L'eau passe, la rive reste

Research Residency
June 2022
Villa Ndar, Saint-Louis, Sénégal

L'eau passe, la rive reste

Research Residency
June 2022
Villa Ndar, Saint-Louis, Institut Français du Sénégal

L’eau passe, la rive reste s’inscrit dans le cadre de mes recherches actuelles à cheval entre une exploration de l’eau et des rivières et une enquête sur la toxicité et la circulation des polluants à travers divers territoires, échelles, états et organismes.

À la Villa Ndar, je me suis concentrée sur l’influence de pollutions polyformes sur les eaux de Saint-Louis. Le cœur de mon travail a été d’étudier ce que j’appelle la contamination des eaux, à savoir : l’altération des caractéristiques propres aux écosystèmes aquatiques de Saint-Louis, c’est-à-dire le bouleversement de leur fonctionnement et de leur équilibre naturel (1) ; l’interpénétration de plusieurs facteurs de déstabilisation qui influencent négativement l’équilibre fluvial et marin (2) ; les diverses infections des eaux par la propagation d’agents nuisibles qui excèdent les frontières et les dangers que représentent ces polluants (3) ; et les adaptations possibles à la contamination et la reconnexion avec l’environnement (4).

L’eau passe, la rive reste s’inscrit dans le cadre de mes recherches actuelles à cheval entre une exploration de l’eau et des rivières et une enquête sur la toxicité et la circulation des polluants à travers divers territoires, échelles, états et organismes.

À la Villa Ndar, je me suis concentrée sur l’influence de pollutions polyformes sur les eaux de Saint-Louis. Le cœur de mon travail a été d’étudier ce que j’appelle la contamination des eaux, à savoir : l’altération des caractéristiques propres aux écosystèmes aquatiques de Saint-Louis, c’est-à-dire le bouleversement de leur fonctionnement et de leur équilibre naturel (1) ; l’interpénétration de plusieurs facteurs de déstabilisation qui influencent négativement l’équilibre fluvial et marin (2) ; les diverses infections des eaux par la propagation d’agents nuisibles qui excèdent les frontières et les dangers que représentent ces polluants (3) ; et les adaptations possibles à la contamination et la reconnexion avec l’environnement (4).

La géographie spécifique de la ville a été mon premier stimulant pour venir explorer ce terrain, puisque les espaces interstitiels m’intéressent tout particulièrement : Saint-Louis avec sa position à cheval entre le continent, une île, un cordon sableux ; entre océan Atlantique et fleuve Sénégal avec un estuaire microtidal, est une zone de rencontres et d’échanges où les impacts des contaminations sont visibles à plusieurs échelles. De plus, autour de cette ville, deux actions humaines sont venues amplifier les contaminations déjà présentes : la construction du barrage de Diama en 1986 et l’ouverture d’une brèche artificielle dans la Langue de Barbarie en 2003.

Si le cas de la ville et de sa région est particulier, à mon sens, il est emblématique du défi global que nous avons aux échelles citoyennes, gouvernementales et internationales concernant l’accès, la gestion et la préservation des ressources en eaux. J’ai été frappée de constater, lors de mes investigations, que l’eau, qui a priori n’est pas un problème pour le Sénégal, risque de le devenir rapidement dans les décennies futures si rien n’est fait.

Mon mois de recherche a été rythmé de rencontres (principalement avec des personnes de la société civile, ONG, associations, éco-gardes, mais aussi avec quelques agents d’organes publiques, et enfin avec des chercheurs), de lectures et recherches d’archives, et de temps de marche, très importants pour moi, dans toute la langue de Barbarie, et dans le Gandiolé. Une partie de mon temps a été dédiée à la rédaction d’un documentaire radiophonique (non enregistré à ce jour, faute d’avoir pu poursuivre le projet sur place). La matière rassemblée est à la fois factuelle et spéculative, informative et contradictoire. Face à cette ambivalence, une des idées est que toutes ces données récoltées servent pour des concours d’écriture (sci-fi par exemple), d’inspiration pour des créations artistiques (différents médias), ou encore qu’elle soit le point de départ d’une exposition, ou encore d’une commande spécifique à un artiste local, voire qu’un résident futur de la Villa Ndar s’en empare à sa manière.

Documentaire radiophonique

Au cours de chacun des 6 épisodes, je présente les divers éléments qui impactent négativement l’accès, la qualité, la gestion et la préservation des ressources en eau locales. Pour donner du relief aux défis rencontrés par la région de Saint-Louis, je tisse occasionnellement des liens avec des situations analogues dans d’autres parties du Sénégal. Les phénomènes décrits dans ce podcast ne sont pas isolés, ni inhérents à Saint-Louis : mon objectif est qu’en les écoutant les auditeur·ices aient à l’esprit qu’ils ne sont qu’un miroir d’histoires similaires, répandues dans d’autres territoires. Peut-être même le leur ? En partant de ces récits, le public peut faire appel à son imaginaire et à ses expériences pour trouver des résonnances dans sa région et pour comprendre quels défis planent sur ses ressources aquifères.

Tout au long des épisodes, je guide mon public dans les méandres du fleuve Sénégal, de l’Océan Atlantique, de canaux, de nappes phréatiques et de cuvettes, de pluies et de crues. Par ailleurs, plusieurs invité·es ponctuent de leurs partages cette exploration de la contamination du fleuve Sénégal dans la région de Saint-Louis. Je me concentre sur cette portion en particulier, et ne me penche pas sur les situations dans lesquelles le fleuve se trouve à d’autres points de son parcours, en Mauritanie, au Mali ou en Guinée, bien que les polluants se déplacent et traversent les cours d’eau de leur source à leur embouchure.

Je recherche des financements pour poursuivre ma recherche à Saint-Louis et mener ce projet à terme. Si vous êtes intéressé·e, contactez-moi pour en discuter.

La géographie spécifique de la ville a été mon premier stimulant pour venir explorer ce terrain, puisque les espaces interstitiels m’intéressent tout particulièrement : Saint-Louis avec sa position à cheval entre le continent, une île, un cordon sableux ; entre océan Atlantique et fleuve Sénégal avec un estuaire microtidal, est une zone de rencontres et d’échanges où les impacts des contaminations sont visibles à plusieurs échelles. De plus, autour de cette ville, deux actions humaines sont venues amplifier les contaminations déjà présentes : la construction du barrage de Diama en 1986 et l’ouverture d’une brèche artificielle dans la Langue de Barbarie en 2003.

Si le cas de la ville et de sa région est particulier, à mon sens, il est emblématique du défi global que nous avons aux échelles citoyennes, gouvernementales et internationales concernant l’accès, la gestion et la préservation des ressources en eaux. J’ai été frappée de constater, lors de mes investigations, que l’eau, qui a priori n’est pas un problème pour le Sénégal, risque de le devenir rapidement dans les décennies futures si rien n’est fait.

Je recherche des financements pour poursuivre ma recherche à Saint-Louis et mener ce projet à terme. Si vous êtes intéressé·e, contactez-moi pour en discuter.

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Mon mois de recherche a été rythmé de rencontres (principalement avec des personnes de la société civile, ONG, associations, éco-gardes, mais aussi avec quelques agents d’organes publiques, et enfin avec des chercheurs), de lectures et recherches d’archives, et de temps de marche, très importants pour moi, dans toute la langue de Barbarie, et dans le Gandiolé. Une partie de mon temps a été dédiée à la rédaction d’un documentaire radiophonique (non enregistré à ce jour, faute d’avoir pu poursuivre le projet sur place). La matière rassemblée est à la fois factuelle et spéculative, informative et contradictoire. Face à cette ambivalence, une des idées est que toutes ces données récoltées servent pour des concours d’écriture (sci-fi par exemple), d’inspiration pour des créations artistiques (différents médias), ou encore qu’elle soit le point de départ d’une exposition, ou encore d’une commande spécifique à un artiste local, voire qu’un résident futur de la Villa Ndar s’en empare à sa manière.

Documentaire radiophonique

Au cours de chacun des 6 épisodes, je présente les divers éléments qui impactent négativement l’accès, la qualité, la gestion et la préservation des ressources en eau locales. Pour donner du relief aux défis rencontrés par la région de Saint-Louis, je tisse occasionnellement des liens avec des situations analogues dans d’autres parties du Sénégal. Les phénomènes décrits dans ce podcast ne sont pas isolés, ni inhérents à Saint-Louis : mon objectif est qu’en les écoutant les auditeur·ices aient à l’esprit qu’ils ne sont qu’un miroir d’histoires similaires, répandues dans d’autres territoires. Peut-être même le leur ? En partant de ces récits, le public peut faire appel à son imaginaire et à ses expériences pour trouver des résonnances dans sa région et pour comprendre quels défis planent sur ses ressources aquifères.

Tout au long des épisodes, je guide mon public dans les méandres du fleuve Sénégal, de l’Océan Atlantique, de canaux, de nappes phréatiques et de cuvettes, de pluies et de crues. Par ailleurs, plusieurs invité·es ponctuent de leurs partages cette exploration de la contamination du fleuve Sénégal dans la région de Saint-Louis. Je me concentre sur cette portion en particulier, et ne me penche pas sur les situations dans lesquelles le fleuve se trouve à d’autres points de son parcours, en Mauritanie, au Mali ou en Guinée, bien que les polluants se déplacent et traversent les cours d’eau de leur source à leur embouchure.

Entretien au sujet de la résidence

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